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(Extrait du Bulletin de l'Instruction Primaire
du département de Seine et Marne de 1877
Pages 44 à 49)
A première vue cela n'a rien de séduisant. Maniement d'argent, comptabilité,
responsabilité nouvelle ajoutée à tant d'autres! On hésite, on réfléchit longuement,
on se dit: " A quoi bon! Où l'utilité? Est-ce bien là une chose dont se doit
mêler l'instituteur? L'économie'? N'est-elle pas déjà excessive chez les gens
de la campagne, qui refusent à leurs enfants un cahier pour écrire, un livre
pour étudier? C'est l'avarice que nous enseignerions, que nous organiserions!
Banquiers de nos élèves !.., Et, à la moindre erreur, suspicion des familles
et des enfants. Puis, notre école populaire, où se coudoient indifféremment
payants et gratuits, où règne une si heureuse égalité, que sera-t-elle, envahie
par ce positivisme d'un autre âge? un monde hâtif, avec son aristocratie orgueilleuse
et sa plèbe jalouse? Est-ce moral de créer pareille œuvre?
Et le doute paralyse la volonté. On consulte alors maire et curé, tous deux
également indécis. Un conseil municipal (ne le nommons pas) répond à l'instituteur
: " Laissez cela... Utopie! " Et voilà comment, chez nous, les meilleures idées
font leur chemin. Se douterait-on que la France a eu la première caisse d'épargne
scolaire, et cela en 1834? Plus de quarante ans se sont écoulés et, après M.
Dulac au Mans, M. Rapet à Périgueux, M. Laubier à Chatenay, plus rien. L'idée
a sommeillé... mais non pas à l'étranger, en Angleterre, en Belgique... d'où
elle nous revient, victorieuse, prônée, mieux accueillie. Quand saurons nous
donc voir ce qui se passe chez nous, être simplement justes envers nous-mêmes?
Cependant nous hésitons encore. "Je voudrais voir un de mes confrères du voisinage
commencer ", nous écrit un excellent instituteur qui n'ose aller de l'avant.
" Ce n'est pas le surcroît de travail qui m'arrête, nous dit un autre; mais
ils sont déjà si avares dans ma commune ! "... Bref, la conviction fait défaut
et, pour une œuvre essentiellement libre et toute de bonne volonté comme celle-là,
sans la foi il n'y a rien à espérer. .Eh! mon Dieu, pourquoi ne l'avouerions-nous
pas? Cette foi, elle nous manquait encore un peu à nous-même il y a un an, et
c'est presque timidement que, dans une première conférence, nous semions l'idée
aux quatre coins de notre arrondissement.
Nous aussi, nous avons eu notre chemin de Damas. L'été dernier, des maçons travaillaient
à la maison que j'occupe! Ils avaient pour manœuvre un adolescent de quinze
ans. Ils l'appelaient Lavocat, ironique souvenir de ses fonctions manquées de
clerc dans une étude quelconque. Bonne nature, le pauvre garçon endurait patiemment
injures, grossièretés et quolibets. (Nous qui, dans nos écoles, avons tant à
cœur d'éloigner de nos élèves toute expression malsonnante, de les relever à
leurs propres yeux, que peuvent devenir nos efforts quand, au seuil de la vie
sociale, l'enfant subit de telles impressions ?) La paye vint. Pendant deux
jours le chantier fut désert. Au retour, le récit des orgies accomplies monta
jusqu'à ma fenêtre, que par pudeur il fallut fermer. J'en avais entendu assez
pour savoir que Lavocat n'avait pas bronché, qu'il avait fait l'homme jusqu'au
bout, qu'il avait dépensé six francs...
Oui, six francs, quatre jours de travail, six francs sur le salaire qu'attendait
la famille pour payer le boulanger. S'il avait eu, ce jeune homme, un livret
de caisse d'épargne, si l'école lui avait enseigné la pratique de l'économie,
est-ce au cabaret qu'il aurait porté les six francs prélevés sur sa paye? S'il
avait connu le chemin de la caisse d'épargne, n'y a-t-il pas bien des chances
pour qu'il l'eût pris au lieu de l'autre?
C'est notre élève, Messieurs; et son histoire, celle de beaucoup de nos élèves.
Les familles, la commune, l'Etat nous confient les enfants de la France: est-ce
seulement pour leur enseigner les matières du programme? pour leur donner, de
concert avec les ministres du culte, une bonne éducation morale? Cela est beaucoup
sans doute et nous le faisons. Eh bien! Il nous reste encore autre chose à tenter.
Que sera ce petit garçon? cette petite fille ? Un apprenti, une apprentie; un
ouvrier, une ouvrière; un chef de famille, une maîtresse de maison... Nous leur
avons donné notre instruction primaire, nous leur avons inculqué les grands
principes de la religion; mais les avons-nous préparés à la vie réelle, fatale,
qui les attend au sortir de l'école ?.. A côté des vertus morales, il y a des
vertus sociales: les avons-nous enseignées? " Pour le cœur et la vie ", disait
le P. Girard. Remplissons-nous bien cette seconde partie du programme d'éducation?
Pour la vie, avec ses devoirs sérieux, ses misères, son réalisme et ses dangers?
On nous l'a reproché souvent: notre enseignement est trop abstrait. Nous avons
à donner à tous nos devoirs classiques un caractère de plus en plus utilitaire
et pratique. Et au catéchisme chrétien nous aurions à joindre celui du citoyen;
à un cours usuel de législation des notions essentielles d'économie rurale,
industrielle et commerciale. Nul, en France, n'est censé ignorer la loi. Qui
la connaît, au contraire? Et où se fera cette étude, sinon à l'école? Pour cela
point n'est besoin d'être un profond jurisconsulte ni un habile économiste;
ni de faire des leçons savantes: des causeries, de simples entretiens, des leçons
de bon sens...
Or, pour revenir à notre sujet, l'économie, malgré son prosaïsme, est-elle chose
utile? " L'économie, dit Mathieu de Dombasle, est indispensable dans toutes
les situations de la vie ". Combien plus, par conséquent, dans la classe ouvrière,
dont nous élevons les enfants! Vous craignez de développer l'avarice ! Oh! le
chemin est long d'ici là. Ne voyez-vous pas ces jeunes gens, vos élèves d'hier,
gaspillant en tabac, en boissons dangereuses, une trop grande part de leur salaire?
A quoi dépense l'ouvrier des villes, célibataire souvent, le prix élevé de ses
journées? Et mariés, l'habitude persistant, combien laissent dans le besoin,
à la maison, la femme et les enfants, pour se livrer au dehors à des plaisirs
égoïstes et ruineux? Mais voyez autour de vous: des jeunes gens, même de bonne
conduite, arrivent, imprévoyants, à l'époque du mariage, sans un sou devant
eux. Ils se marient, empruntent leur ménage; les enfants surviennent, et c'est
souvent alors la misère pour la vie! Si ces jeunes gens, mari et femme, avaient
pratiqué l'épargne dès l'école, ils auraient eu, en se mariant, chacun un petit
capital pour parer aux premières dépenses; à l'occasion ils auraient pu prendre
un fonds de commerce que gère la femme pendant que l'homme travaille au dehors:
deux cordes à l'arc. A combien de personnes désireuses de bien faire a manqué
la première mise! Non, non, n'hésitons pas à entretenir nos élèves de ces graves
questions d'épargne, d'associations, de secours mutuels, de Sociétés coopératives
: ceci est de l'éducation et de la bonne. Parlons-leur souvent des vertus sociales.
L'économie, fille de l'ordre et de l'assiduité, en est une des plus importantes.
Montrons-en les bienfaits. Allons plus loin: faisons-la pratiquer dès l'enfance.
Nous fortifions en même temps la volonté contre les entraînements de la sensualité,
contre les mauvaises suggestions. Que de jeunes gens se perdent par faiblesse
de caractère! Apprenons-leur à lutter. L'occasion ne manque pas. Nous savons
tous avec quelle rapidité disparaissent, en bonbons, en joujoux éphémères (le
sifflet de Franklin) de nombreux sous, des sommes considérables. Désolation
des pères et des mères. Sans doute, il ne s'agit pas d'imposer des privations
cruelles ni de ruiner les marchands de jouets et de bonbons (comme en exprimait
la crainte un commerçant de M... tout en donnant à son fils de quoi avoir son
premier livret), il s'agit d'apprendre, à l'instar du philosophe américain,
à ne pas tant donner pour le sifflet. Nous étions aux étrennes il y a peu de
temps. Point d'enfant si pauvre qui n'ait reçu quelques sous. D'autres, plus
favorisés, ont eu à leur disposition des pièces blanches, de l'or. Tout n'a
pas été dépensé; on a glissé dans l'antique tirelire les pièces échappées au
naufrage. Mais là-dedans l'argent dort et la tirelire est fragile. A la caisse
d'épargne il serait plus en sûreté, il rapporterait intérêt, il ferait des petits.
La grande caisse d'épargne! Elle est loin, au canton, au chef-lieu d'arrondissement.
On n'y reçoit qu'à certains jours, à heures fixes. Il y a des formalités à remplir.
Embarras. Allons, mon cher Instituteur, vous le scribe et le bon conseiller
de tout le monde dans votre commune; vous qu'on trouve toujours pour un service
à rendre; vous le délégué des familles, le protecteur-né de l'enfance, votre
intervention est, ici encore, indispensable. Donnez ce nouveau gage de dévouement
et d'affection. Responsabilité ! Erreurs compromettantes ! Vous êtes au-dessus
de cela. Jalousies excitées ! Non. D'ailleurs, vous serez, comme on l'est dans
ces sortes d'établissements, un administrateur discret. Nous avons tout considéré,
tout pesé. Le malheureux Lm)oc(jf, aidant, nous nous sommes dit: " Il nous faut
les caisses d'épargne scolaires. "
Aujourd'hui, deux mois après une conférence plus explicite et plus pressante,
quarante fonctionnent dans l'arrondissement et de nombreuses adhésions nouvelles
sont attendues. La grande caisse d'épargne, qui sait que ce sont des clients
que nous lui recrutons, nous fournit gratuitement tous les imprimés. Son espoir
ne sera pas trompé: nous lui amènerons un flot de déposants. Elle n'avait que
l'élite des ouvriers, des domestiques; elle aura la foule, une foule convertie
aux sages idées de prévoyance et d:ordre, instruite, morale, plus heureuse et
plus libre.
C'est par l'économie, dit Emile de Girardin, que le peuple " s'est successivement
émancipé ". L'extension de l'épargne "implique l'extinction de la misère...
La liberté, fille du travail, se développe par l'épargne. "
Passons aux détails d'organisation. Le but, simplifié, est clair: recueillir
les sous de l'enfant et, dès qu'il en a 20, lui obtenir un livret de la grande
caisse d'épargne, le même que celui des grandes personnes, 1///1, livret qui
lui servira toute la vie. Résultat énorme déjà si, nous limitant à cette seule
opération, nous arrivions à mettre entre les mains de tous nos élèves ce simple
livret, première propriété, premier gage d'un avenir meilleur. Cela, l'instituteur
le fait sans grandes écritures et pour beaucoup d'élèves à la fois. Cela, toute
personne aimant les enfants peut le faire comme une action des plus méritoires.
Un grand industriel de Coulommiers, M. Clavé-Bertrand, adjoint et conseiller
d'arrondissement, présidait récemment la distribution de prix d'une école de
jeunes filles de cette ville. Dans un discours fort remarquable, que le manque
d'espace nous empêche malheureusement de reproduire, il a exposé le caractère
particulier, le but et les avantages de ces caisses sco1aires. Et pour encourager
les déposants, il a mis à la disposition des maîtresses un certain nombre de
bons de livrets de 1 franc, pour être distribués, dans chacune des divisions
des classes, aux deux élèves qui obtiendraient les prix d'exactitude et de travaux
à l'aiguille. Et 32 livrets de un franc ont été ainsi distribués à des jeunes
filles, en guise de prix.- Sous forme de bons, on ménageait la susceptibilité
de familles, aisées peut-être, qui pouvaient, si elles le jugeaient convenable,
gratifier du livret quelqu'un de leur choix. D'autre part, si l'enfant désignée
avait déjà un livret à son nom, elle pouvait, sans nulle difficulté, y faire
ajouter le franc donné. . Tendre de cette façon ingénieuse la main aux enfants
des travailleurs pour leur montrer la voie qu'ouvrent à la fois l'instruction,
la bonne conduite et l'épargne, vaut mieux que les déclamations creuses et décevantes
qui suscitent l'envie et faussent les esprits. Nous souhaitons à toutes nos
écoles de France, aux prix prochains, un bonheur semblable. .
Vous avez organisé, chers lecteurs, votre système de bons et de mauvais points,
mais la consécration manque. Après Sannois, voici La Celle-sur-Morin. voici
Les Chapelles-Bourbon qui votent, l'une 75 F, l'autre 5, pour payer les bons
points. Nous ne supprimons pas les livres de prix, qui ont leur utilité et leur
mérite spécial comme sanction des notes de l'année, mais nous soutenons le courage
par des récompenses permanentes, par des primes données au mérite constaté,
aux leçons bien sues, aux meilleures compositions, à la conduite irréprochable:
c'est logique et moral. Que les parents (il y en a déjà beaucoup) ajoutent leurs
sous à nos centimes pour récompenser les bons points, les billets de satisfaction,
les bonnes notes et les bonnes places; et voilà notre discipline assise sur
des bases naturelles et solides. Adieu les longs pensums, les retenues jusqu'au
soir et les durs reproches! Notre école marche comme la république la mieux
organisée.
Mais nous voulons une caisse d'épargne scolaire durable. Que faut- il faire?
Le conseil municipal vous a répondu: " Laissez cela! Utopie! Continuez de donner
vos livres et vos images ". Je vais vous faire un petit reproche: vous avez
mis la charrue devant les bœufs. Il fallait commencer. avoir 1, 2. 5, 10 livrets
et, la chose bien en train, dire: " Voilà, messieurs, ce que nous faisons, voilà
l'idée nouvelle; ne trouvez-vous pas qu'elle mériterait certains encouragements?
. . " Vous êtes attristé de ce refus du conseil municipal? Vous voilà paralysé.
Les idées sont comme des coins: c'est par le petit bout qu'il faut les faire
entrer. Allez prudemment, et les plus incrédules se rendront bientôt à l'évidence.
L'œuvre est bonne, possible, pratique, et, après nos désastres, patriotique
. Vous n'espérez aucun soutien? Marchez seul, fort de votre bonne volonté, de
vos bonnes intentions, et, j'ajouterai, de votre droit, sans parler de l'appui
de vos chefs hiérarchiques. A l'œuvre donc. Saisissez, chers lecteurs, la première
occasion qui s'offrira pour expliquer votre affaire, et faites vos offres de
service.
Parmi les imprimés qu'on vous fournira se trouve une notice destinée aux familles
et qui est extraite du Manuel des Caisses d'épargne scolaires en France, par
M. A. de Malarce. Vous feriez bien, pour 60 centimes, de demander à la librairie
Paul Dupont ce manuel, qui, avec l'historique détaillé de l'institution, vous
fournira tous les renseignements désirables sur les résultats obtenus à l'étranger
et en France, et sur la forme à donner aux imprimés dont vous croiriez ne pouvoir
vous passer. Ce manuel a, d'ailleurs, sa place marquée dans toutes les bibliothèques
scolaires.
Les institutrices doivent-elles s'intéresser aux caisses d'épargne scolaires
? Autant et plus, dirions-nous, que les instituteurs. Le mari gagne l'argent,
la femme le dépense. Et si, dans le ménage, la femme ne sait pas ce que vaut
un sou, il faut plaindre le mari : autant le condamner à remplir un vase percé.
La femme fait la maison ou la perd. Une ménagère économe, ayant de l'ordre,
sauve de la misère toute une famille. La jeune fille qui aime le travail, qui
a son livret de caisse d'épargne, se sauve elle-même et se fait un avenir.
Et aux adultes, faut-il leur parler de cela? Oui, certainement. Et si vous pouvez
leur mettre à tous entre les mains un simple livret de vingt sous, croyez-m'en,
mon cher instituteur, vous aurez fait une bonne action. Les familles seront-elles
avec vous? N'ayez crainte: leur appui, leur reconnaissance vous sont acquis.
Le marchand de jouets dont je parlais plus haut disait à son fils en lui donnant
son premier franc: " Tiens, mon ami, c'est comme cela que j'ai commencé. Et
à vingt-cinq ans, j'avais 2000 francs à moi et je prenais cette maison à mon
compte ".
Les familles économes nous soutiendront de leur exemple; celles qui ne connaissent
pas l'épargne l'apprendront de nous et de leurs enfants, et elles voudront un
livret pour elles-mêmes. Sans doute ce n'est pas une panacée que nous offrons
à nos élèves: mais si nous pouvons leur donner le moyen d'être un peu plus heureux,
n'est-ce pas un motif suffisant pour en faire l'essai? J'ai confiance... Et
dans dix, quinze, vingt années, il me semble voir, autour de l'instituteur vieilli,
plusieurs générations d'enfants devenus des hommes, des chefs de ménage honnêtes,
courageux, faisant honneur à leurs affaires, lui serrer la main en le rencontrant
et lui dire avec reconnaissance : " C'est à vous, mon cher maître, que je dois
mon premier livret de vingt sous! "
Coulommiers, janvier 1877 - A. TROUlLLET, inspecteur primaire
A l'énumération déjà donnée des caisses fondées par nos instituteurs,
nous pouvons ajouter celles de : La Chapelle-Véronge (école de filles et école
de garçons); Chevry-en-Sereine, Laval, Barcy, Carnetin, Charny, Châton, Congis,
Couilly, Coulombs, Dhuisy, Etrépilly, Iverny, Jaignes, May?en?Multien, Puisieux,
Vendrest et Vincy-Manœuvre.
NOTA, - La Caisse d'épargne de l'arrondissement de Provins a modifié sa décision
primitive, fixant à 5 francs la quotité nécessaire pour qu'un élère obtienne
un livret: le chiffre a été abaissé à 2 francs.
Autre extrait (quelques mois plus
tard) :
Notre désir n'est pas d'obtenir que nos élèves aient en propre un capital plus
ou moins élevé, provenant de leurs économies; nous ne leur disons pas que, pour
augmenter ce capital. ils doivent se priver de jouets, renoncer aux plaisirs
de leur âge. Nous ne voulons qu'une chose: faire comprendre d'une manière générale
la nécessité de la prévoyance; et, dans le cas particulier, fournir un moyen
pratique de donner à la prévoyance une efficacité immédiate. Vous serez ouvriers,
disons-nous aux élèves; si vous êtes laborieux et habiles vous gagnerez de l'argent;
si en même temps vous êtes sages, économes, vous ne dépenserez pas tout votre
gain: vous en mettrez une partie de côté, afin que, si la maladie vient vous
surprendre, si le travail fait pendant quelque temps défaut, vous puissiez attendre,
sans trop de peine, des jours meilleurs. (CHATEAU)